[International] Retour sur la journée scientifique des doctorants en physique du programme France-Cameroun
L’origine de cet échange
Ce double diplôme a été mis en place en 2018 par le professeur Daniel Malterre, responsable du parcours Matière condensée et nanomatériaux du master de physique, chercheur à l’IJL et le professeur Lukong Cornelius Fai, responsable du master de physique de l’Université de Dschang (Cameroun).
Chaque année, deux enseignants de l’UL se rendent au Cameroun pour donner des cours aux étudiants de master 2 inscrits au double diplôme (ils obtiennent le diplôme de master de l’UL en plus de celui de leur université) et sélectionner les meilleurs étudiants de master 1 qui viendront continuer leur master à Nancy, avec l’objectif de poursuivre en doctorat en Europe.
Depuis le début de cette convention de double diplôme de master en physique, 14 étudiants de l’université de Dschang sont venus préparer leur master à l’UL et 13 ont obtenu un financement de thèse. Daniel Malterre souligne l’investissement, la motivation de ces étudiants de Dschang et surtout la solidarité et l’entraide entre les promotions, qui sont les éléments essentiels de la réussite de cette convention. Il ajoute que ce programme a permis aux collègues qui sont allés enseigner à Dschang de découvrir la richesse humaine de ce continent. Donner l’opportunité à quelques étudiants brillants et motivés du continent africain de développer leur talent dans nos laboratoires est une fierté !
En 2020, les étudiants de Dschang avaient organisé une journée scientifique informelle. Cette année c’est une véritable journée scientifique, financée par l’IJL, le LPCT, le pôle M4, le département de physique et mécanique, la FST et l’école doctorale C2MP, qui a permis aux étudiants des différentes promotions de présenter leurs résultats avec une participation en visioconférence des étudiants de Dschang et de leurs professeurs.
Déroulement de la journée scientifique
Après une introduction par Claude Dimo, le premier étudiant de Dschang à avoir participé au programme, Daniel Malterre et Cornelius Lukong ont pris le relais pour introduire le programme. S’en s’ont suivi 16 présentations des doctorants et étudiants de master du programme. C’est en grande partie pour partager avec leurs camarades du Cameroun ce qu’ils font en Europe que cet évènement a vu le jour.
Ce 23 juillet a également été l’occasion pour les doctorants du programme de se retrouver. Sur 14 étudiants sélectionnés depuis 2017, 13 poursuivent en une thèse : 7 sont à l’UL (5 à l’IJL, 2 au LPCT), 5 dans d’autres universités françaises et une en République Tchèque.
Témoignages
Guy Vano Tsamo Tagougue
Après avoir obtenu une licence en physique option matière condensée et nanomatériaux, je suis inscrit en master 1 de la même option l’année suivante. Suite à la convention double diplôme entre l’Université de Lorraine et l’Université de Dschang, J’ai été sélectionné pour poursuivre le master 2 à la Faculté des Sciences et Technologies de l’UL. Pendant mon cursus académique à Dschang, j’ai acquis une formation de qualité, essentiellement dans le domaine de la physique théorique. Le master 2 à l’UL m’a permis d’élargir mes compétences en suivant des cours expérimentaux et d’obtenir un financement de thèse.
Ma thèse à l’Institut Pascal (CNRS - Université Clermont Auvergne) porte sur la fabrication des boîtes quantiques III-N/III-V par la technique d’épitaxie de gouttelettes Il s’agit d’utiliser les semi-conducteurs III-V pour fabriquer les boîtes quantiques. Ce sont des structures de taille nanométrique qui confinent les électrons dans les trois directions de l’espaces et dont les niveaux d’énergies sont discrets comme ceux des électrons dans l’atome.
Les applications visées par ces boîtes quantiques sont l’optoélectronique (cellules solaires, les LEDs, les photodétecteurs) et la microélectronique (transistors bipolaires à effet de champ, les capteurs biomédicaux).
Après ma thèse, j’aimerais devenir enseignant-chercheur ou travailler dans l’industrie.
Fresnelle Tenanguena Nongni
Après une licence en physique spécialité matière condensée obtenue en 2018 à l’Université de Dschang, je me suis inscrite en master 1, avec la même spécialité. Par la suite, j’ai été sélectionnée pour ce programme d’échange. Je suis arrivée à Nancy en septembre 2019 pour un master 2 en sciences des plasmas et fusion. La diversité de mes connaissances m’a ensuite permis d’obtenir un financement de thèse au laboratoire Laplace de l’Université de Toulouse, en cotutelle avec IT4Innovations à l’université technique VSB d’Ostrava, en République Tchèque.
Ma thèse porte sur la formation des ions moléculaires dans les plasmas froids utilisant les gaz rares pour les applications biomédicales (traitement du cancer) ou spatiales (contrôle des positions des satellites sur leurs orbites). Son objectif principal est de réaliser des calculs des constantes de formation des ions dimères dans les plasmas froids utilisant les gaz rares comme gaz porteurs sur une large gamme de champs réduits.
Je souhaite après ce programme être ingénieure-chercheuse en physique des plasmas froids dans le domaine biomédical.
Bodry Tegomo-Chiogo
Après l’obtention du master 1 physique option matière condensée à la faculté des sciences de l’université de Dschang, j’ai été sélectionné dans le cadre de ce programme d’échange pour continuer le master 2 Physique option matière condensée et nanomatériaux à la faculté des sciences et technologies de Nancy.
Suite à l’obtention de mon diplôme de master 2, j’ai pu décrocher un contrat de thèse au sein de l’équipe Surfaces et Spectroscopies de l’Institut Jean Lamour. Mon sujet de thèse s’intitule "Études spectroscopiques des excitations de spin et de charge dans des composés électroniques corrélés" : Les matériaux à l'état solide contenant des métaux de transition, des terres rares ou des actinides présentent une multitude de phénomènes fascinants, dont la supraconductivité non conventionnelle, fermion lourd et effet Kondo. Dans le cadre de ma thèse, j’étudie les propriétés électroniques et magnétiques fondamentales des composés à base de cérium et d'ytterbium en utilisant des techniques spectroscopiques complémentaires à l’aide du rayonnement synchrotron.
Mon projet de thèse s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche international entre la France et Taïwan. Cette dimension internationale me permet de collaborer avec d’autres équipes et de réaliser des expériences dans deux grands centres de rayonnement synchrotrons : le synchrotron Soleil (France) et le synchrotron de Taïwan (NSRRC).
Réaliser des expériences avec des grands instruments me passionne. Après ma thèse, je souhaite faire un post-doctorat dans un centre de rayonnement synchrotron et par la suite postuler un poste d’enseignant-chercheur.
Légendes des photos :
Photo 1 : Le groupe des doctorants de Dschang avec leurs professeurs devant l'IJL le 23 juillet 2021
Photo 2 : A droite : Daniel Malterre ; à gauche : Bertrand Berche, professeur de physique participant au programme

